Street Art

Apprendre à siffler comme on apprend à cracher, comme ça, sur les parkings en bas des tours, au milieu des cadavres de voitures, ruisselants d’une huile sombre et sale.

On ne peut pas improviser la douceur champêtre d’une nature sauvage et abondante quand ta nature à toi, c’est le béton alentour, omniprésent, soumis constamment à nos regards dissipés, depuis nos premiers pas, avoir dès le plus jeune âge, l’envie de le recouvrir de couleurs vives, l’envie de le faire disparaître, déverser des flots d’inspiration, d’imagination, sur des kilomètres de murs vides et froids, ici et là, comme un évidence, la peinture pour seule arme.

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A demi mot

Je sombrai corps et biens, quand mes yeux se firent mains, et que dans un commun accord, son corps se soumit au mien. Nos émotions muettes s’écrasant sur le plafond, n’étranglèrent pas les cris de nos bassins, dansants la nuit, le matin.

Dans les plis de sa peau, des recueils de baisers ardemment rédigés, que mon âme vibrante s’échina à graver, contant mes envies, incorrigibles à jamais.

Quand son odeur enveloppante s’empara de mes chairs et que mes lèvres murmurèrent des intentions charnelles, je me recroquevillai dans ses soupirs épanouis, me laissant envahir par la chaleur apaisante de son regard éreinté.

Alors que dans la pénombre, des silences s’inclinèrent face aux caprices de mon aigreur agonisante. Le souvenir encore frais de sa peau coulant sur moi, eut fini d’achever ce tortueux mépris d’amour qui subsistait toujours en moi.

Les doigts encore épris, engourdis sur ses cuisses éteintes, frémirent de la découvrir à nouveau, ils se retinrent à demi mot.

L’âme erre

Un vent irascible se fracasse à la surface de l’eau et vient pousser les vagues contre les rochers impassibles. Les embruns inquiétants qui en résulte, viennent salir la peau des pêcheurs sur la digue.

Le soleil au zénith joue à faire disparaître mon ombre pendant que je reste assis à même le sol, filtrant le sable dans mes doigts.

Mes yeux et mon nez se trouvent une certaine solidarité dans la contemplation de ce paysage de bout du monde. L’iode embaume jusqu’à mon cœur, qui semble se nettoyer de ses douleurs à chaque fois que la mer se couche sur la plage.

J’ai les idées en contre-jour, noirci par le stress que l’on subit et qui les a alanguit, les rendant aussi ennuyeuses que des ombres immobiles.

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